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  • : le blog ut-pupillam-oculi par : Eric
  • : Je me propose de partager quelques réflexions, et de voyager avec vous dans l' univers spirituel de personnalités d' exception. Vous pouvez me laissez vos commentaires, afin que je puisse corriger les articles si nécessaire.
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11 décembre 2008 4 11 /12 /décembre /2008 19:24
   Pilar ( Marie du Pilier ) Villalonga Villalba naquit dans une famille bourgeoise, le 22 janvier 1891 à Valence. Elle resta au foyer de ses parents pour aider sa mère dans l' éducation de ses cinq frères et soeurs plus jeunes. Elle menait une vie simple et chrétienne, communiant tous les matins. Elle adhéra dans sa jeunesse à l' Action Catholique et participa à diverses oeuvres de charité.
Lors de l' insurrection de l' été 1936, elle n' hésita pas à offrir sa vie pour la cause du Seigneur et intensifia son apostolat. elle ouvrit sa maison aux prêtres pourchassés. Elle fut arrêtée dans la nuit du 29 au 30 août 1936. Quand elle apprit la sentence de mort qui l' attendait, elle mit une belle robe pour aller à la rencontre de son Dieu : Ce fut le 11 décembre 1936. On la fusilla à Saler, près de Valence.
La bienheureuse Pilar Villallonga Villalaba fut béatifiée par Jean-Paul II, le 11 mars 2001, avec 233 autres victimes de la persécution de Valence.
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10 décembre 2008 3 10 /12 /décembre /2008 19:59
   Le bienheureux Marc-Antoine ( Marcantonio ) Durando naquit dans une famille distinguée de Mondovi, en Italie septentrionale. A l' époque du Risorgimento, c' est-à-dire de l' unité italienne autour de la couronne de Savoie, ses membres occupèrent des postes de responsabilité, en ayant des opinions différentes.
Le père avait des tendances libérales et agnostiques, contrairement à la mère plutôt dévote. Sur les huit enfants, chacun s' engagea de manière diverse, comme par exemple Giocomo qui, impliqué dans les mouvements révolutionnaires de 1831 et 1832 , combattera dans des armées étrangères et deviendra journaliste. Ferme soutien de Charles-Albert de Savoie à partir de 1848, il devint son aide de camp. Il sera ensuite ambassadeur à Constantinople puis ministre des Affaires Etrangères du gouvernement Ratazzi en 1862. Il terminera sa carrière à partir de 1884 comme président du Sénat. 

Giovanni, quant à lui, fut dans sa jeunesse le cofondateur d' une société secrète patriotique - les chevaliers de la liberté  ; contraint à l' exil, il devint général en Espagne où il s' illustra contre les Carlistes, puis il devint chef des troupes pontificales. A l' époque, les armées du roi de Sardaigne Charles-Albert étaient en guerre contre les Autrichiens et avaient demandé l' aide des troupes pontificales, des armées du royaume des Deux-Siciles et du grand-duché de Toscane.
Incapable de résister à l' avance autrichienne à Vicence et ayant désobéi aux ordres pontificaux*, Giovanni Durando fut contraint à la démission et se mit sous les ordres du roi Charles-Albert de Savoie. Il participera à la bataille de Novare, à l' expédition de Crimée et aux batailles aboutissant à l' unité italienne. Il terminera sa carrière comme aide de camp de Victor-Emmanuel II de Savoie, puis comme sénateur.

Marc-Antoine, plus proche de sa mère, manifesta dès l' âge de quinze ans le désir de devenir missionnaire en Chine, entreprise à l' époque extrêmement périlleuse. Il entra dans la Congrégation des Missions de Saint-Vincent-de-Paul qui se reconstituait à peine. Il émit ses voeux perpétuels à seulement dix-huit ans, et fut ordonné prêtre en 1824. Il demeura pendant cinq ans à Casale Monferrato, puis à la maison de Turin dont il deviendra au bout de deux ans le Supérieur jusqu' à sa mort. Ses Supérieurs, plutôt que de l' envoyer au-delà des mers, préférèrent l' associer au relèvement spirituel de la nouvelle Italie.

Le P. Durando s' attela à la tâche et créa, avec l' appui du Supérieur général le Père Etienne, les bases en Italie du Nord de ce que l' on qualifiera plus tard de " catholicisme social ". Il soutint aussi la nouvelle oeuvre de la Propaganda Fidei - la Propagation de la Foi - célèbre oeuvre missionnaire du XIXème siècle, créée à Lyon par Pauline Jaricot ( 1799-1862 ). Il fallait aussi rouvrir les Maisons, fermées ou endommagées lors de la première phase du Risorgimento. En 1855, il ouvrit un collège à Brignole-Sale pour former des prêtres missionnaires destinés non seulement à l' étranger ; mais aussi destinés aux campagnes et aux villes piémontaises. Ceux-ci ne se contentaient pas de prêcher ; mais subvenaient aux besoins matériels des plus pauvres. De pIus, il introduisit dans le Piémont les Filles de la Charité, fondées en France par saint Vincent de Paul au XVIIème siècle. Cette Congrégation qui souffrit durablement pendant et après la révolution française, trouvait un second souffle depuis les apparitions de Notre Dame à sainte Catherine Labouré, simple novice de la Chapelle Miraculeuse à Paris, en 1830.

Les Filles de la Charité travaillèrent dans différents hôpitaux, tant militaires que civils, du royaume de Charles-Albert et plus tard participèrent comme infirmières à la guerre de Crimée. Les vocations furent tellement nombreuses que le roi mit à leur disposition le Couvent de San Salvario construit au XVIIème siècle à Turin, dont la reine Marie-Adélaïde fut la protectrice. Au fil du temps un immense complexe hospitalier fut créé.  [ La ravissante chapelle du couvent, en état de lente dégradation, fut fermée au culte par les Soeurs en 1987 ; mais à la demande de fidèles fut partiellement restaurée et ouverte à la visite une dizaine d' années plus tard...]
Un véritable réseau se constitua donc à Turin de soutien aux pauvres appuyé par les différentes " Miséricordes " ( ainsi étaient appelés leurs centres de soin et de secours ) financés par les " Dames de Charité " de la ville. Des orphelinats, des écoles et des maisons de retraite furent fondés.

En 1837, le P. Durando devint Visiteur de la Province Nord-Italie, jusqu' à sa mort. Il organisait des exercices spirituels pour les prêtres de sa Congrégation et les prêtres diocésains et était absorbé par la gestion des maisons du Piémont. L' archevêque de Turin lui confia aussi la direction spirituelle des Filles de Saint-Joseph, nouvellement arrivées en Italie, ainsi que des Capucines de Turin. Mais surtout, il fut à partir de 1865, le conseiller de Louise Borlotti ( 1802-1873 ), qui fonda les Soeurs Nazaréennes, Congrégation qui rassembla au début des religieuses dans l' impossibilité d' entrer dans des Instituts religieux " classiques " et qui se vouèrent au soin à domicile des malades et à la contemplation de Jésus-Crucifié.

Le Père Durando mourut, le 10 décembre 1880, à l' âge de 79 ans et sa cause fut introduite en 1928. Il fut béatifié par Jean-Paul II en 2002. 

Le bienheureux Marc-Antoine Durando demeure une personnalité marquante de la famille vincentienne en Italie.

* Le bienheureux Pie IX voulait en fait mettre fin à la guerre contre l' Autriche, voyant bien le danger de guerroyer contre une grande puissance catholique, ce qui évidemment lui sera reproché par les patriotes italiens d' inspiration libérale. Le pape avait bien compris aussi qu' il s' agissait du signal de la fin de son règne temporel sur les Etats Pontificaux.
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9 décembre 2008 2 09 /12 /décembre /2008 12:41
  Liboire ( ou Liborius en latin et en allemand ) Wagner naquit, le 5 décembre 1593, à Mühlhausen en Thuringe acquise à la réforme protestante. Il quitta sa région natale à vingt ans pour suivre des études à Leipzig, Gotha et finalement Strasbourg. En 1617, il reçut son diplôme de maître ( magister ).

Revenu dans la maison familiale, il enseigna ; mais il fut pris de doute à la lecture des lettres de Luther qui professait une haine tenace envers Rome et la papauté.

En 1622, afin de trouver des réponses à son questionnement intérieur, il se rendit donc à Wurzbourg en Franconie, pays catholique. Il entra peu après à la faculté de théologie fondée en 1582 par le prince-évêque Julius Echter von Mespelbrunn et tenue par les Jésuites. Il se convertit au Catholicisme et devint prêtre, le 29 mars 1625.


Il fut alors nommé vicaire à Hardheim, dans une région - l' Obenwald - revenue au Catholicisme depuis une quinzaine d' années, puis curé à Altenmünster ( avec le rattachement du village de Sulzdorf resté catholique ), bourgade de Basse-Franconie à majorité protestante. Ce furent des temps difficiles ; car il dû lutter contre la froideur de ses paroissiens ; mais il parvint à obtenir la conversion d' un certain nombre de Protestants.

En 1631, la petite bourgade fut envahie par les troupes suédoises, le pays étant ravagé par la guerre de Trente Ans. Le bienheureux Liboire trouva refuge dans le village de Reichmannhausen, peuplé de Catholiques et distant de 4 kilomètres. Il ne voulait pas trop s' éloigner de ses paroissiens. Trahi par un habitant de la bourgade, il fut découvert en décembre 1631 et enfermé au château de Mainberg, où il fut torturé ; car il refusait d' abjurer. Il déclara : " Ich lebe, leide und sterbe päpstlich-katholisch* ".

Finalement à bout de forces, on le mena près de Schonungen, où il fut sauvagement abattu à coups d' épée et son corps jeté dans le Main.
Sa dépouille fut repêchée et enterrée, jusqu' à ce que l' évêque de Wurzbourg la fit inhumer, après la fin de l' occupation suédoise, dans l' église Saint-Laurent à Heidenfeld, dans le district de Schweinfurt, où elle repose toujours. Dès lors, l' église fut un lieu de pélerinage.
La cause de ce prêtre courageux fut introduite en 1931 et le Pape Paul VI le béatifia en 1974.

* Je vis, je souffre et je meurs en tant que Catholique fidèle au Pape.
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8 décembre 2008 1 08 /12 /décembre /2008 20:44
Après l' annonce du décès du XVème Patriarche de Moscou et de toutes les Russies Alexis II*, vendredi 5 décembre 2008, SS Benoît s' est associé à la douleur des Orthodoxes du Patriarcat de Moscou en demandant aux Catholiques, dimanche dernier lors de l' angélus, de prier pour le repos de son âme.
Le Patriarche Alexis II était venu à Paris en octobre 2007 vénérer à Notre-Dame les reliques de la Passion, accueilli par Mgr Vingt-Trois. " les nouveaux défis qui se posent aux Chrétiens nous incitent encore et encore à souligner la nécessité d' unir les efforts de tous les Chrétiens attachés à la Tradition pour affirmer les valeurs de l' Evangile, " avait-il déclaré ensuite. Alexis II s' était félicité que " nos positions sont identiques sur de nombreux points : avortement, euthanasie, unions du même sexe et autres phénomènes QUE l' ON CHERCHE A NOUS IMPOSER et qui sont inacceptables pour nos deux Eglises. "
Une délégation du Saint Siège conduite par le cardinal Kasper et le cardinal Etchegaray assistera aux funérailles, mardi 9 décembre, en la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou. Le Patriarche sera ensuite inhumé dans la chapelle de l' Annonciation de la cathédrale de la Théophanie - ou de l' Epiphanie - dans le quartier d' Elokhovo à Moscou, où sont vénérées les reliques d' un saint orthodoxe homonyme Alexis de Moscou ( 1292-1378 ).
Un locum tenens, gardien du Patriarcat jusqu' à l' élection du prochain Patriarche, a été élu en la personne du Métropolite Cyrille de Smolensk.

Prions pour la belle Russie ! 

* Issu d' une famille de la noblesse germano-balte annoblie par le roi de Suède ( alors souverain de la région ) et russifiée sous l' Empire des Tzars - son ancêtre Friedrich-Wilhelm von Rüdiger ( 1780-1840 ) s' étant converti  à l' Orthodoxie - Alexis Ridiger naquit en 1929 en Estonie ( où sa famille avait fui après la révolution d' octobre 1917 ). Il devint Patriarche de Moscou en 1990, après la mort du Patriarche Pimène.
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8 décembre 2008 1 08 /12 /décembre /2008 01:15
Je me réjouis d' une grande joie dans le Seigneur et mon âme exulte en mon Dieu, car il m' a revêtue des vêtements du Salut ; il m' a enveloppée du manteau de la justice, comme un épouse parée de ses bijoux.
Alléluia, alléluia !


Prière de Bellini :

Janua certa poli,
Duc mentem,
Dirige vitam,
Quae peragam commissa
Tuae sint omnia curae.

Sicura porta del cielo,
Illumina la mente,
Dirigi la vita,
A te affido ogni
Mio lavoro.
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7 décembre 2008 7 07 /12 /décembre /2008 13:41
                                                             Statue de Saint Jacques


                                                            La Samaritaine

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7 décembre 2008 7 07 /12 /décembre /2008 11:20
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4 décembre 2008 4 04 /12 /décembre /2008 13:59
   Adolphe ( Adolf ) Kolping naquit près de Cologne à Kerpen, le 8 décembre 1813. Il était le quatrième des cinq enfants de son père Peter et de sa mère Anna-Maria, modestes agriculteurs qui s' étaient sacrifiés pour donner à leurs enfants une meilleure éducation. A treize ans, Adolphe dut gagner sa vie chez un cordonnier de Kerpen, puis il entra dans une fabrique plus importante à Cologne. Il se souviendra plus tard de la misère de l' époque et de l' indifférence religieuse de ses jeunes compagnons de travail.

Malgré cette atmopshère hostile, Adolphe, avec l' aide de prêtres bienfaiteurs, put mûrir sa vocation. Il parvint à suivre des cours dans un lycée de Cologne et à obtenir l' équivalent du baccalauréat à 24 ans. En 1841, il s' inscrivit à la faculté de théologie de Munich, puis à celle de Cologne.
Il fut ordonné prêtre en 1845 à l' âge de 32 ans. Il devint vicaire à la paroisse Saint-Laurent de la ville d' Eleberfeld et s' occupa en particulier du catéchisme. Dans cette ville industrielle, les Catholiques étaient en minorité. L' abbé Kolping y fit la connaissance de la Gesellenverein, société d' entraide des artisans fondée par Johann Gregor Breuer ( 1821-1897 ). Ancien ouvrier artisan lui-même, l' abbé Kolping était parfaitement au courant des problèmes de cette catégorie de population. Il avait conscience de leurs besoins dans le domaine social,culturel et spirituel. Il fut donc à l' origine en 1846 d' une Gesellenverein  tournée vers l' enseignement et l' aide économique.

En 1849, alors qu' il était devenu vicaire à la cathédrale de Cologne, il fonda une fédération des différentes associations artisanales d' entraide, spécialement tournée vers la jeunesse. Il en devint le président. De nombreuses autres associations se fédérèrent par la suite autour de ce noyau.

Le but d' Adolphe Kolping était de favoriser le modèle de l' employé chrétien, conscient de ses devoirs et de ses droits, bon citoyen et futur bon père de famille. Il créa aussi une gazette hebdomadaire, le Rheinische Volksblätter et plus tard le Volkskalender. Il réussit à atteindre et à permettre l' évangélisation d' un vaste public.

Il mourut à seulement 52 ans, le 4 décembre 1865. Il était vicaire, journaliste, patron de presse, président de la fédération des Gesellenverein, et surtout apôtre de son époque.

Il fut béatifié par Jean-Paul II, le 27 octobre 1991.
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2 décembre 2008 2 02 /12 /décembre /2008 22:10
L' Abbaye de Mariawald ( traduction en français : la Forêt de Marie ), près du village d' Heimbach dans le diocèse d' Aix-la-Chapelle, est la seule Trappe d' Allemagne, la seule abbaye Cistercienne allemande de stricte observance. Elle comprend 14 moines, dont un novice et un oblat. Le Père Abbé en est le TRP Josef Vollberg OCSO, jeune abbé dynamique.

L' abbaye est située à l' emplacement d' un ancien prieuré cistercien fondé en 1486 et ruiné par les révolutionnaires français en 1795. Il fut refondé en 1860-61 par des Trappistes d' Oelenberg venus d' Alsace voisine qui rachetèrent et reconstruisirent le prieuré.Cependant la politique du Kulturkampf de Bismarck allait vider le prieuré, à partir de 1875 pendant une dizaine d' années. 

 En 1909, le prieuré fut érigé en abbaye et connut des années de prospérité jusqu' à la première guerre mondiale où plusieurs moines trouvèrent la mort. L' abbaye parvint à se relever entre les deux guerres ; mais elle fut en partie fermée en 1941, lorsque les autorités requisitionnèrent les moines pour le Travail Obligatoire. Certains purent toutefois demeurer sur ses domaines et travailler dans l' hôpital militaire qui avait été installé plus tard dans l' abbaye.
Partiellement détruite par les bombes alliées en 1945, l' abbaye de Mariawald se releva sous l' impulsion de l' Abbé Christopherus Elsen et connut de solides vocations.
 

L' Abbaye de Mariawald a obtenu du Saint-Père* cette année  le privilège d' utiliser désormais totalement la liturgie et la stricte observance telles qu' elles étaient en usage avant 1963-1964 ( " usus " de Monte Cistello : premier pas vers l' aggiornamento des abbayes ). Alors qu' en France, plusieurs abbayes font usage de l' ancien Ordo et de la Règle de saint Benoît d' avant le Concile de Vatican II, il s' agit ici d' une première en Allemagne. La communauté plutôt âgée a décidé sous l' impulsion de son jeune abbé de faire un pari sur l' avenir.

L' Abbaye organise des séminaires de formation en chant grégorien et des concerts spirituels. Elle produit une liqueur fameuse et une ligne de soins cosmétiques. Elle vend aussi des livres de spiritualité et des produits agricoles. Des visiteurs peuvent être accueilis à la maison d' hôte ; mais la clôture monastique ne se visite pas.

L' Abbé de Mariawald a remercié SS Benoît XVI dans un communiqué à la presse. Ce dernier, lorsqu' il était encore Mgr Ratzinger, y vint pour l'ordination d' un des moines en 1991.


* Commission Pontificale  " Ecclesia Dei ", 21 novembre 2008.

Lien ( en allemand ) : http://www.kloster-mariawald.de
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2 décembre 2008 2 02 /12 /décembre /2008 13:27

   Ivan Slezyouk naquit, le 14 janvier 1896, en Galicie dans un village près de Jivatchiv au sein d' une famille ruthène de rite uniate, non loin de la ville de Stanislawow - ou Stanislau en allemand*  - dans une région montagneuse près des Carpathes. Cette région faisait partie de l' Empire Austro-Hongrois.

 Après la première guerre mondiale et la guerre civile qui opposa Ukrainiens et Polonais, sa région natale fut incorporée à la nouvelle Pologne indépendante. 70% des habitants étaient Ukrainiens: majoritairement Ruthènes de rite uniate, c' est-dire de même rite que les Orthodoxes, mais reconnus depuis le XVIème siècle par l' Eglise Catholique Romaine. Un peu plus de 20% de la population étaient Polonais de rite latin, enfin 7% étaient Juifs, le reste dispersé dans des communautés rurales d' origine germanique se partageant entre le Protestantisme ( un fort courant piétiste s' y développait depuis le XIXème siècle ) et le Catholicisme.

 

Il reçut en 1923 l' ordination presbytérale de rite uniate ( ou gréco-catholique tel qu' il aussi appelé ) et exerça dans différentes paroisses. En septembre 1939, la région fut envahie par les Soviétiques et en 1941 par l' armée allemande. A nouveau, en 1945, l' Armée Rouge prit le contrôle de la région après avoir chassé les Allemands et intégré l' ancienne voïvodie de Stanislawow à l' Ukraine Soviétique.

 

Ivan Slezyouk avait eu le temps de recevoir l' odination épiscopale des mains de Mgr Grégoire Khomychyne**, en tant que coadjuteur avec droit de succession pour l' Eparchie de Stanislawow. Après la mort de Mgr Khomychyne à l' infirmerie d' une prison de Kiev, Ivan Slezyouk lui succéda à la fin de l' année 1945. Mais ce fut une succession de principe, car il était emprisonné lui-même depuis le 2 juin précédent...

Depuis la libération du territoire et la défaite des Allemands, toute trace de christianisme militant était sévèrement combattue par les Soviétiques ; et la hiérarchie uniate - jugée pro-occidentale et accusée d' avoir été épargnée par les Allemands - fut sévèrement frappée : évêques emprisonnés ou déportés, prêtres martyrisés, religieux et religieuses dispersés, sans parler des disparus ; tandis que les lieux de culte étaient détruits ou destinés à d' autres usages ( granges, garages, cinémas...) ou bien transférés à l' Eglise Orthodoxe. Cette dernière avait été gravement persécutée par les Bolchéviques ; mais le pouvoir stalinien ayant eu besoin pendant la guerre des forces morales de la Russie avait " légèrement " levé la pression et dans l' immédiat après-guerre avait " offert "  un certain nombre d' églises uniates aux Orthodoxes en signe de reconnaissance. Toujours diviser pour mieux régner...Il va sans dire que la répression devait se poursuivre par la suite de manière plus insidieuse pour les deux Eglises. 

Mgr Slezyouk devait méditer tout cela dans le goulag où il était enfermé près de Vorkhouta. En 1950, il fut transféré en Mordovie, région autonome de la Russie Soviétique, au régime moins sévère. En novembre 1954, il fut libéré. Staline était mort depuis quelques mois.

 

Il put donc pour la première fois exercer discrètement ses fonctions épiscopales. En 1962 en pleine guerre froide, il fut à nouveau arrêté et condamné à cinq ans d' emprisonnement. L' athéisme prôné par le régime devait être victorieux dans la lutte pour l' édification du socialisme. Relâché le 30 novembre 1968, il put continuer à exercer sous le contrôle du KGB. il était en effet régulièrement convoqué pour des " conversations ", la dernière particulièrement éprouvante ayant eut lieu deux semaines avant sa mort.

 

Malgré l' opposition du régime, Mgr Slezyouk put sans relâche continuer à distribuer les sacrements et à organiser son Eglise, vestige d' un ancien monde pour les autorités de l' URSS qui considéraient ses fidèles comme des citoyens de seconde catégorie. Il mourut près d' Ivano-Frankovsk ( nouveau nom de Stanislawow ) le 2 décembre 1973 sous le régime de Léonid Brejnev ( lui-même Ukrainien ).

 

Mgr Slezyouk fut béatifié par Jean-Paul II, le 27 juin 2001.

 

* Aujourd' hui Ivano-Frankivsk en ukrainien, Ivano-Frankovsk en russe.
** orthographié en anglais Khomyshyn.

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