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2 janvier 2008 3 02 /01 /janvier /2008 00:38
soureau-blondin.jpg   Marie-Esther Soureau-Blondin naquit dans une famille de laboureurs de douze enfants, près de Montréal à Terrebonne, le 18 avril 1809.

A vingt ans, après avoir été domestique, elle entra au service des Soeurs de la Congrégation de Notre-Dame qui venaient d' arriver à Terrebonne. Elle leur demanda, à la place de gages, de pouvoir apprendre chez elles à lire et à écrire, car elle était presque illettrée. 

En effet, depuis que le Québec était passé sous domination anglaise ( et protestante ), il n' y avait que très peu d' écoles francophones dans les campagnes. L' Institution Royale prévoyait d' assimiler les écoles au sein d' un système d' éducation anglophone et protestant. Les curés paraient à l' urgence en regroupant les écoliers du village dont la fabrique de l' église paroissiale finançait les études.

Elle fut finalement admise au noviciat de la Congrégation, en 1832 ; mais n' y prononça pas de voeux, car elle était de santé trop fragile. La maladie l' obligea à retourner chez ses parents, où elle passa une longue convalescence. Elle devint ensuite collaboratrice d' une institutrice, ancienne novice des Soeurs de Notre-Dame, dans le village de Vaudreuil, non loin de Montréal. Au bout de quelques années, elle devint directrice de la petite école, en 1838, devenue l' Académie Blondin. En plus de l' éducation des enfants, elle formait aussi des institutrices et des sous-maîtresses. Elle voyait loin...

Sa vocation se précisa. Elle regroupa des compagnes pour faire la classe aux petits enfants, et d' année en année, dans la prière, elle apporta sa réponse aux questions scolaires de son époque. En 1850, le jour de l' Immaculée Conception, elle fonda un institut chargé de l' éducation des jeunes enfants. Elle prit le nom de Soeur Marie-Anne, et Mgr Ignace Bourget ( 1799-1885 ), évêque de Montréal, reçut ses voeux et celui de ses premières compagnes au sein de la nouvelle Congrégation des Soeurs de Sainte-Anne à la spiritualité ignatienne. Mgr Bourget faisait venir de nombreux religieux et religieuses de France qui essaimèrent au Canada et il fut à l' origine de la fondation de plusieurs Congrégations canadiennes.

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Les débuts de la Congrégation furent difficiles à cause de la pauvreté de biens et de moyens ; cependant, en 1853, les Soeurs purent ouvrir leur Maison Mère à Saint-Jacques de l' Achigan. Peu de temps après, Mgr Bourget nomma comme aumônier de la Congrégation le jeune prêtre Louis-Adolphe Maréchal. 

Celui-ci s' opposa à la fondatrice. Etait-ce par ambition ? Ou trouvait-il que la fondatrice n' avait pas une vision assez moderne de l' éducation ? Toujours est-il qu' en un an, il réussit à l' écarter; sous prétexte de mauvaise gestion, et d' avoir trop insisté sur la nécessité d' utiliser les services des religieuses dans les écoles publiques...
Il fit destituer la Supérieure Générale - elle avait 45 ans - qui devint Supérieure d' une nouvelle petite communauté, le pensionnat de Sainte-Geneviève. 
ST-Jacques-1868.jpg
 Malgré l' éloignement, de nombreuses Soeurs restaient fidèles à la Mère Marie-Anne. L' aumônier, qui prenait les commandes de la Congrégation, malgré les règles de fondation, ne le supporta pas ! Il demanda à l' évêque de la destituer encore de sa charge, et c' est ainsi que cette enseignante de qualité dut accomplir les tâches les plus humbles. Elle fut portière, sacristine, blanchisseuse, etc... dans diverses maisons de la Congrégation.

La fondatrice des Soeurs de Sainte-Anne passa alors 36 ans de sa vie, dans l' humilité, le sacrifice et l' obéissance. 

Mais son témoignage de Foi et de soumission à la Volonté Divine fut un exemple pour toutes les Soeurs qui n' ignoraient pas le destin de leur Mère. Elle avait offert sa vie pour le bien de sa fondation.

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 En 1884, la règle des Soeurs de Sainte-Anne fut approuvée par Rome. Quelques années plus tard, elles étaient 428 Soeurs, attachées au soin des malades et à l' éducation enfantine, réparties dans 43 maisons, au Québec, en Colombie Britannique ( Canada ), aux Etats-Unis, en Alaska. A partir du milieu du XXème siècle, d' autres fondations ont eu lieu à Haïti, au Cameroun, au Chili et récemment au Congo. Elles étaient 1380 Soeurs vers 1980, elles sont aujourd' hui 840. Les années 1950 furent les plus florissantes pour les vocations.

Elle mourut le 2 janvier 1890 d' une bronchite, à l' aube de ses 81 ans, à la  nouvelle Maison Mère de Lachine, devenue aujourd' hui le Musée de la Congrégation des Soeurs de Sainte-Anne. 

Elle fut béatifiée le 29 avril 2001, à Rome, par Jean-Paul II.

Prions pour le Québec, fortement déchristianisé !

Illustration N° 3 : école de la Congrégation à Saint-Jacques-de-Montcalm, 1868.
Illustration N° 4 : Soeur en Alaska, cf lien : http://www.ssacong.org

Lire : Père Eugène Nadeau, omi, " Martyre du silence, Mère Marie-Anne, ssa ", Editions Médiaspaul, Montréal 2003.  

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